Glen Affric / Karine Giebel
4e de couverture
" Je suis un idiot, un imbécile, un crétin. Je n’ai pas de cervelle"
Léonard se répète ce refrain chaque jour et chaque nuit, une suite de mots cruels qu’il entend dans la cour, dans la rue. Son quotidien.
"Léo le triso. Léonard le bâtard."
Léo n’est pas comme les autres et il a compris que le monde n’aime pas ceux qui sont différents.
Alors ce qu’il aimerait lui, parfois, c’est disparaître.
Être ailleurs. Loin d’ici. À Glen Affric.
Y rejoindre son frère qui est parti en Ecosse et n’en est jamais revenu. Un jour, lui aussi ira voir les cascades, les lacs, les vallées plantées de grands pins majestueux. En attendant, il accepte, et subit ce que ses harceleurs lui infligent. Mais jusqu’à quand ? Car si Léonard est une proie facile et résignée, tout être humain a ses propres limites
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Mon Avis :
Une fois encore, de sa plume légère et douce, Karine Giebel m'a emmené dans un Monde bien plus réel qu'imaginaire. Je suis restée longtemps à Glen Affric, des étoiles dans les yeux et le cœur déchiré !
Glen Affric c'est d'abord l'histoire de Léo. Ce jeune ado de 16 ans qui ressemble à s'y méprendre au célèbre John Coffey (La Ligne Verte) ou à Tom Cullen (Le Fléau) de Stephen King
Un adolescent dont on est vite proche. Très proche. Un être humain qui se sent seul et démuni, se dévalorisant sans cesse et qu'on ne peut qu'aimer
Géant au cœur doux, Léo, est percuté de plein fouet par la cruauté et la froideur de la Loi, l'injustice et ses tourments...
Incarcéré, les autres détennus vont d'ailleurs très vite le nommer « John » en allusion à John Coffey.
Pendant ce temps, Jorge, après 16 années de détension, ne cesse de clamer son innocence. Sous conditionnelle, le voilà qu'il retrouve son frère que tout sépare, sauf les tragédies de la vie
Léo, enfant trouvé dans un fossé et adopté par Mona, mère de Jorge, se trouve propulsé dans l'horreur de la vie dès sa naissance
La douceur de Mona, l'intelligence de Jorge et la force de Léo (Lennie, si vous préférez) vont devoir s'unir pour affronter les supplices et la vie a décidé de ne leur laisser aucun répis
Une seule chose permet aux deux frères de tenir : Ce petit Loch de Glen Affric, là-bas, en Ecosse. Juste une illustration sur une carte postale envoyée par son frère et qui permet à Lennie de tenir le coup dans sa vie tellement impitoyable...
Pendant ce temps, il y a Angélique, la douce Angélique, aux mains de son oncle terrifiant, Le Maréchal...
Mais je ne veux pas trop vous en dire
On s'attache facilement et vite aux personnages. On peut même dire qu'ils nous sont chers
On les accompagne au travers les périples de leur vie et n'oublions pas ces paysages naturels qui sont décrits avec passion et tendresse
Pour une fois on ne se retrouve pas du côté des gendarmes mais de l'autre côté du miroir. Près de Jorge et de Lennie, de leur mère si douce et si forte.
On tremble, on sourit, on pleure et on espère avec les deux frères
Pour finir, je ne puis que dire qu'une fois de plus, Giebel a frappé très fort.
Quand j'ai refermé le livre, ce sont des amis que j'ai laissé derrière moi et je voulais tellement rester avec eux... mais comme Nanoush le gitan disait si souvent à Lennie : « C'est con la vie, hein John ?»
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Ma Note : 20/20++++++++++++++